Mara-thonPeu après la pistoche du samedi soir à Blomet (bon, exceptionnellement j'ai pas fait le pgm, hein) et jambon-pâtes à 6h, j'émerge du RER à l'Etoile: qui croise-je dans l'escalator descendant? Une autre étoile: cette charmante ex-collègue naguère attentive à mes exploits sportifs! Avec son mec. Bon: allons courir.
Là, déjà, le gars à Marathon expo s'est foutu de moi, on peut encore entrer 2min avant dans le sas (n'est-ce pas Tony?), pas la peine de se les geler immobile dans la foule qui s'entraîne (hum); heureusement j'ai double-Tshirt Décathlon à 2 balles, le second ira rejoindre les amoncellements textiles qui parsèment les Champs (y'a de la récup à faire…)
2 grosses minutes après les fauves, je franchis la ligne avec les jaunes (3h15): je compte pas les suivre mais c'est toujours ça de piétinement en moins au départ (style 7min le 1er kilo au semi de Belfort...) Hé! Y'en a là-dedans! Par contre faut regarder devant en descendant l'Avenue parce que la marée humaine derrière c'est rigolo, mais les îlots routiers bcp moins (heureusement dessus y'a des meufs avec des sifflets)
Nous tirons plein Est et je me bride sous 13 km/h suivant leZ conseilZ reçuZ. Là, quand même, c'est pas pour critiquer mais pour 30000 coureurs y'a pas foule rue de Rivoli! Par contre les brigades de pompiers à camion rouge pullulent, elles font des coucous virils à leurs copains qui courent - à se demander si la moitié du peloton n'est pas mili ou assimilé.
Nation, Boulevard Soulte, rien à signaler, ça roule ma poule - ah si, j'apprendrai ensuite qu'au moment où les derniers partaient, les fauves y étaient déjà (à Nation)
A Vincennes, un groupe de rastaquouères hispanophones décide de tenir mon allure sans s'arrêter de parler; ça me donne envie de pisser ; donc je leur demande (en espagnol) s'ils comptent bavarder (charlar) jusqu'au bout (je reprononce à 2 fois parce qu'on approche du 15e, quand même): le chef des métèques me répond que oui, et qu'au 30e ils se mettent à danser! (bailar, NDLR) Je m'arrête pisser.
L'hippodrome à gauche m'a l'air plus grand qu'à Longchamps; peu après, nous stoppons des vélos: finalement, Paris est flanquée de bois symétriques (c'est le genre de phrase qui me vient à l’esprit en courant)
Bon alors justement, on revient vers Paris: vite! 2e pause chiotte contre un marronnier; je vais pas arroser les trottoirs non plus (ce marathon devient scatho) Ensuite je me souviens plus trop mais ça descend, et certaines joggeuses du dimanche ont des collants qui le sont un poil trop... Mais qu'est-ce que je regarde, moi? Rue de Charenton, enfin la foule se presse, je coure au bord, on hurle mon prénom tel celui de Neil à Cardiff - ah oui au fait, c'est écrit sur mon dossard; Peu après le semi c'est l'euphorie: ça courre tout seul! Me mords la langue au ravito, ça saigne! J'men fous! Envie d'accélérer! Mais non, il faut raiZon garder, et rappelle-toi l'adage: "Si tu as trop poussé avant, ce que tu aZ gagné, tu vaZ le perdre x3 ou plus"
Za n'a pas loupé: point de mur qui tue mais au 27e, tel la France de Baverez ostensiblement je décline; même effort, ça n'avance plus...
Rââh, quelle horreur, et les Spanish qui vont me rejoindre et bailar autour de moi en criant! Bon, faut pô exagérer, je descends pas sous 11 mais vive ma petite avance si je compte faire 3:30. Et pis y'a les tunnels
aussi, c'est marrant les tunnels, avec la hola sonore qui part vers l'avant - plus drôle que certaines sonos en pleine poire
Vers le Bois, dans le 16e, je commence à sérieusement compter les Luxembourgs (un tour = 2Km NDLR): "Plus que 4 Luxembourgs", "Plus que 3 Luxembourgs",... En plus, le breuvage du dernier ravito est bleu, c’est un signe.
Heureusement, alors que la syncope approche, je tombe sur... Borat: là devant à 50m, y'a un mec qui le fait en string Borat, le "mankini" à bretelles, deux baskets et c'est tout ("Slingshot thong" en anglais) La foule est en délire... Bon, à 50m c'est drôle mais 5m derrière...
Dernier km, tout le monde accélère, style "Vazy, hé, j'ai couru tranquille pépère bien en-dessous de mes capacités jusque là donc tu vas voir au finish" d'ailleurs moi-même dans la ligne… 15 km/h, waouh ! Vas-y coco, à fond! Le vainqueur fait jamais que 5 de mieux en croisière!
Bing! Poncho, puce, leau-leau, massage (j'ai une tétanie à la mâchoire [!?], les ostéos demandent si j'ai pas de douleur au bras gauche...), RER, Eurostar, ça y est: il est minuit dans la bonne ville de Crawley et je termine ce récit en ayant 5
test scripts en retard.