Bonsoir à tous, c'est vrai que je ne suis pas très adepte des CRs de course alors pour une fois je partage avec vous mon combat contre la montre lors d'une course qui s'est vite compliqué pour moi. Parfois il ne manque pas grand chose mais il faut faire les bons choix stratégiques au bon moment pour se donner toutes les chances ... Du coup il faut avoir de la chance, être en forme parfaite et surtout avoir de l'expérience! c'est surtout sur les deux derniers points que j'ai encore du boulôt !
Une préparation compliquée
Effectivement, comme l’a fait remarquer Vincent, cette année avait fort mal commencé. J’ai débuté par enchainer entorse et tendinite au genou gauche qui m’a fait renoncer au Vulcain et a repoussé le début de ma préparation à mi-mars. Sur mon plan initial j’avais déjà des 50km prévus à cette période, je décide donc de tout revoir et je repars sur un plan classique de 80k. Tout se passe bien jusque début mai où je renchaine sur une entorse à fontainebleau, le moral n’est pas au top et là je décide de gérer au feeling, d’alléger mon plan et d’être hyper prudent dans les descentes. J’investis dans des chevillières Zamst et je pars dans les Vosges pour me relancer ! Tout se passera bien jusqu’à l’UTB en juillet que je décide à l’avance de le faire en mode rando course et de stopper à 6000D+ toujours pour ménager la monture. Cette course se passera idéalement avec une météo exceptionnelle (départ en T shirt à 4h du mat !), j’ai pu y tester la petite sieste à la tombée de la nuit et tous les types de chemins rêvés, je stoppe au 76km pour 5800D+ ! Pas de séquelles après course et je décide de surfer sur la forme jusqu’à l’UTMB en rajoutant du vélo. Les semaines précédant la course, randos cool en famille pour découvrir les montées de la fin du parcours, depuis la Fouly jusqu’à la tête au vent.
Encore félicitations à nos 2 finishers et à GO pour sa CC. T'inquiétes pas Michel , on l'aura un jour ...
J-7
Quelques jours avant la course, la pression monte avec la mise au point de la table des temps de passage pour mes supporters (j’ai 2 scénarios entre 40h et 45h). La meilleure estimation me fait quand même fleureter avec la barrière horaire jusqu’à Courmayeur… il ne va pas falloir trainer. Je fais mes derniers achats au village du trail où je retrouve notre bande de meudonnais et assiste à une conférence sur la gestion du sommeil. Mes conclusions sont qu’au-dessus de 35h il faudrait idéalement placer 1 sieste de 15/20 min chaque nuit au moment idéal de « l’appel du sommeil » (quand on commence à bailler) pour rentabiliser au mieux. Bien sûr il faut que les conditions s’y prêtent, selon mes estimations, je prévois 15min aux Chapieux puis à Champex afin de profiter des structures de la course. Comme avant le départ d’un IronMan, on fait et refait 10 fois ses sacs, on réparti au mieux le matos et le ravito dans les sacs congélation, on optimise la moindre poche et puis on dort … 12h par nuit pour moi … pour faire le plein et repousser la dette de sommeil le plus loin possible.
Jour J humide ...
Après 2 semaines de temps magnifique, c’est une météo bien incertaine qui nous attend sur la ligne de départ. Il semblerait que les nuages guettent l’aire de Vangelis pour se déchainer ! Et 5 minutes avant le départ c’est le déluge ! Tout le monde sors son GoreTex (sauf Kolua) qu’il avait gardé au chaud jusqu’à la dernière minute, et le décompte commence 10 … 9 … 8 … nous sommes en queue de peloton et nous nous mettons tranquillement en marche dès le retentissement du « zéro » et la clameur qui s’en suit. Malgré la pluie les rues sont noires de monde, il y a des gens aux fenêtres, des enfants qui tendent la main, les encouragements fusent en tous sens … ça fait chaud au cœur et on oublie le stress et le mauvais temps pour profiter de ce moment qui durera bien 10min avant de pouvoir commencer à courir. 8 km très roulants nous séparent des Houches avec des chemins larges qui permettent de courir tranquillement et d’étirer la longue caravane avant la première ascension. Je perds Kolua de vue dès mon premier arrête technique, je ne le reverrai plus … Je suis le rythme du groupe et jongle avec le gore tex entre 2 averses car il fait lourd. La brume surplombant le lit de l’Arve déchainé et gris de boue donne un effet théâtral sur l’entrée aux Houches. Je ne m’arrête pas au ravitaillement car j’ai décidé de partir avec les 2L d’eau du Camelback qui tiendront largement jusqu’à Saint Gervais. Après la traversée des Houches, la première ascension emprunte de large routes et pistes de ski, la montée est facile, je sors les battons et il me faudra 1h15 pour gravir le 800m nous séparant du Délevret. L’ambiance et sympathique, il y a encore du monde sur le bord de la route, tout le monde discute sous la pluie battante, je croise même un concurrent déguisé en Sumo ! Les 1000mD- de descente sur Saint Gervais sont plus acrobatiques car le passage de 1800 traileurs a le même effet dévastateur qu’un troupeau de vaches . Ambiance cross, plus un brin d’herbe pour poser le pied, les battons sont d’un grand secours car dès qu’un concurrent cherche à descendre plus rapidement, il finit indéniablement sur les fesses … La nuit commence à tomber et la visibilité est très limité entre la pluie, mes lunettes pleines de buée et le halo de la frontale, il devient dur de distinguer les simples flaques des trous de boue ! Privé de repères visuels, je me concentre sur la sono de st Gervais qu’on entend au loin et qui se rapproche petit à petit. J’y arrive à 20h54 (3h23 de course, 20.9km 955D+) pile dans mes prévisions malgré les mauvaises conditionsJe trouve difficilement un petit coin à l’abri de la pluie pour remplir le camelback (note pour plus tard : dans de telles conditions, les bidons sur les bretelles du sac sont vraiment plus pratiques car on n’a pas à retirer le sac pour faire le plein). Je reste 15min comme prévu et je repars toujours sous la pluie. Je ne me rappelle plus bien le chemin jusqu’au Contamines car je suis resté concentré sur le petit carré de visibilité que m’offrait mes lunettes … petits incidents sans gravité : un petit bain de boue et la perte de la pointe d’un de mes battons .
Les Contamines-La Balme alléluia ...
Peu avant l’arrivée aux Contamines (22h54, 5h22 de course, 31.2km, 1580d+), la pluie cesse et le beau temps est annoncé pour le reste de la nuit . Heureusement ma femme est là et va m’aider à me changer pour partir avec des habits secs pour la nuit. J’essaie de ne pas perdre trop de temps mais ce sera la première dérive de mon planning avec 23min de pause au lieu de 5 (j’aurais dû inverser avec St Gervais). Je repars donc bien au sec, sauf les pieds qui m’accompagnent d’un joyeux floc … floc … nous empruntons un chemin très roulant jusqu’à notre dame de la gorge, mis à part quelques passagede boue totalement défoncés le long d’un torrent. S’en suit la montée jusqu’à la Balme où nous somme à la queue leu leu, le rythme est imposé sans moyen de doubler proprement, je reste dans la file en me disant que j’en profiterai plus tard. L’arrivé à la Balme est matérialisé par des guirlandes lumineuses le long du chemin ainsi qu’un gigantesque totem lumineux. Ai je déjà des hallucinations ? On s’attendrait pratiquement à voir surgir de petites fées mais ce sont de vrais bénévoles moustachus qui m’accueillent et m’offrent une soupe à déguster au coin du feu de camp monumental .
La Balme - Les Chapieux ça se complique ...
Je repars de la Balme avec 10min d’avance sur mes prévisions, on aperçoit au loin le bandeau lumineux ininterrompu des frontales qui marque la montée vers le col du bonhomme. Le chemin est plus technique et sinueux, légèrement glissant et surtout il est une nouvelle fois impossible de doubler sans prendre de risque, je reste donc sagement à la queue leu leu mais perd du temps sur mon planning … Je passe au refuge de la Croix du Bonhomme à 2h53 (9h20 de course, 44.8km, 2911d+), avec 5 min de retard sur mes prévisions. 5 min que je compte bien rattraper dans la descente. Toutefois elle s’avère plutôt technique car il y a de grosses ornières humides et beaucoup de monde chute en voulant prendre de la vitesse.Je reste donc vigilant et m’appuie dur les battons jusqu’à retrouver des chemins plus cléments. Toutefois, à mi-descente, mes pieds commencent à me faire souffrir et je ne peux pas courir alors que l’on retrouve un large chemin qui descend souplement vers les Chapieux. Finalement je perdrai 30min sur mes estimations dans cette descente et j’arrive à 4h03 aux Chapieux (50km, 2900d+). La barrière horaire est à 4h45 mais je décide de ne pas dormir comme prévu pour ne pas trop m’en rapprocher, d’autant plus que mes pieds me font vraiment souffrir et que ça m’inquiète pour la suite. Je reste donc 15min au lieu des 30 prévues et je repars en direction du col de la Seigne.
Les Chapieux-Arête Mont Favre le soleil...
Les 5 premiers km se font sur une route très propre qui permet de repartir sur un bon rythme de marche même si chaque pas est douloureux. Le serpentin lumineux des frontales indique le retour du chemin qui se fait plus raide mais très progressif. Je boucle la montée en 2h20 en doublant pas mal de gens pour arriver à 7h au col, pile pour le lever du soleil ! (13h28 de course, 60.2km, 3869d+). Nous y sommes accueillis en Italien pour admirer la vue grandiose sur le Mont Blanc et sur toute la vallée. Pause photo obligatoire pour profiter de la belle lumière avant de reprendre la route sur un chemin rapide. A mon grand regret, il m’est impossible de courir ou même trottiner, la plupart des gens que j’ai doublé dans la monté me repassent dans la descente vers le lac Combal. Nous sommes survolés de près par un hélicoptère de la course qui tourne autour de nous et, le temps d’un petit salut j’arrive au lac Combal avec 40min d’avance sur la barrière (14h22 de course, 65km , 3869d+). Je fais mes 15min de pauses réglementaires avant de repartir : soupe, sandwich, camelback. Encore une fois je note que des bidons seraient plus pratique car j’ai manqué de tout renverser sur un concurrent dégustant tranquillement sa soupe à mes côtés. En repartant, je ne peux toujours pas courir alors que le chemin est plat ! J’enrage et je force le pas en décidant de bien faire les montées pour limiter le retard jusqu’à Courmayeur ou je pourrai changer mes chaussures. Dans la montée à l’Arête Mont Favre (4.3km 457d+) je double une cinquantaine de personnes, tout va bien sauf les pieds et vu ma vitesse dans les descentes je commence à fortement m’inquiéter pour la suite : 8.7km 1200D-. Je me jure d’arrêter uniquement sur blessure ou hors délais et je commence la descente vers Courmayeur à 9h11 (15h40 de course, 68.9km , 4326d+) tout juste dans la limite haute de mes prévisions.
Arête Mont Favre-Courmayeur ça donne le tourni ...
J’arrive parfois à trottiner mais je ne peux toujours pas profiter du magnifique single roulant nous menant au-dessus de Courmayeur, j’arrive pile au temps prévu de mon estimation haute au Col Chécrouit à 10h (16h34 de course, 73.4 km) et j’en profite pour mettre ma montre à recharger car il ne reste que 4km jusqu’à Courmayeur. Oui mais avec 720D- !! Les premiers mettent 20min, nous mettrons 1h pour venir à bout de ce chemin très technique, en petits lacets très serrés avec de grosses marches ! Il me parait interminable d’autant plus que j’ai laissé la montre dans le sac, Courmayeur semble ne pas se rapprocher mais, miraculeusement, je commence à moins sentir mes pieds, je peux même trottiner sur la route à l’arrivée de Courmayeur à 11h (17h29 de course, 77.7km, 4337d+).
Courmayeur Nok ... Nok ... Nok ... ahhhhh
1H avant la barrière horaire ! je retrouve ma femme qui m’aide à me changer dans un petit coin du gymnase complétement bondé ! Lorsque j’hôte mes chaussettes, je vois soudain son visage se décomposer! Je n’ai jamais vu mes pieds comme ça, on dirait des crevasses sous toute la plante des pieds suite à la macération depuis les premières pluies. Les pieds ou dormir, je suis obligé de passer chez le podologue. Je suis un peu au ralenti, ma femme me donne mon ravitaillement et m’envoi manger en faisant la queue pour le podologue afin de ne pas perdre trop de temps. Sage décision car le temps d’avoir les soins et de remplir mon Camelback je ne repartirai à 11h52, seulement 8min avant la barrière horaire ! Je ne suis pas le seul à être au taquet, un concurrent essaie de sortir avec une assiette de pates mais se fait rattraper par l’organisation. Je ne stresse pas, il fait beau, mes pieds sont bien protégés, j’ai eu le temps de manger et surtout les barrières sont plus souples après Courmayeur dixit mes coaches, je suis remonté à bloc et j’en profite pour passer des coups de fil avant d’attaquer la dure monté de Bertonne : 5km et 800d+.
Courmayeur-Arnuva ça se re-complique ...
Il fait chaud ! Les gens s’arrêtent à l’ombre et font la sieste, on croise beaucoup de concurrents qui redescendent après abandon car sinon il faut aller jusqu’à Arnuva à 17km pour prendre les navettes de rapatriement à Courmayeur. La montée est vraiment dure mais je m’accroche et ne m’arrête pas. Je ressens parfois une douleur à l’arrière du genou droit lorsque je monte les marches en extension complète mais elle ne me gêne pas, j’arrive au refuge à 13h34 (20h de course, 82.4km, 5153d+), soit 4min d’avance sur mes prévision. J’en profite pour faire une petite sieste de 5min sur l’herbe car on nous indique que les serre file ne sont pas loin. Je repars ragaillardi surtout que les prochains kilomètres ne sont pas trop vallonnés. Les soins du podologue on fait leur effet et je trottine ! Le chemin à flanc de montagne est très roulant et tout va bien jusqu’à ce que je ressente une légère douleur sur le devant du genou droit qui persiste … je m’arrête pour changer ma genouillère de jambe car mon genou gauche tien parfaitement bien . Je repars en courant cette fois ci et je recommence à doubler des concurrents jusqu’au refuge Bonatti. Je croise un guide rencontré à Bovine la semaine précédente et nous échangeons quelques mots. La vue est superbe sur la vallée et sur les différents glaciers, je commence à faire mes plans jusqu’à la nuit d’autant plus que je suis encore dans mes estimations hautes avant de descendre sur Arnuva. Le chemin est encore long avant de descendre mais je conserve un bon rythme, il n’y a pas de difficulté particulière et la descente se fait attendre car on reste longtemps à 2000m. Heureusement car ma douleur au genou se réveille pendant la descente et je prévois de m’arrêter chez les kiné pour faire un strapping à la place de ma genouillère.
Arnuva-Grand Col ferret souriez ... flash ...
J’arrive à Arnuva à 16h45 (23h13 de course, 95.1km , 5538d+), j’ai repris 30 min sur la barrière. Je fonce faire la queue chez les kiné … c’est long, ils ne savent pas trop quoi faire avec les smptomes que je décris , ils se succèdent à 3 pour faire un semblant de strapping et je repars in extrémis à 1min de la barrière horaire ! Je finis de me rhabiller à 100m du ravitaillement et attaque fièrement le grand col Ferret avec mon nouveau bandage qui flotte déjà au vent ! La montée est plutôt raide (4.5km, 754d+) mais le moral est bon et il fait toujours beau. Je sais que mes supporters seront à la Fouly et je plannifie d’y faire une halte pour dormir un peu avant la seconde nuit. Encore une fois je double un grand nombre de personnes dans la montée que je fais d’une traite. C’est aussi l’endroit que les photographes de flashsport ont choisi pour nous mitrailler, les panneaux photos s’enchainent !
Grand Col ferret-La Fouly ça couine ..
Je bascule au grand col ferret à 18h44 (25h13 de course, 99.5km, 6292d+), avec 10min d’avance sur mes prévisions hautes. Pas le temps d’admirer le paysage car il fait froid et nous sommes dans le brouillard, il faut un peu chercher le chemin pour la descente et nous formons un petit groupe pour attaquer les 1000d- jusqu’à la Fouly. On trottine, on discute, on échange nos impressions sur la Suisse où nous venons d’entrer, encore une fois le chemin est roulant et permet d’avancer efficacement. Enfin le brouillard se dissipe et on aperçoit au loin la vallée de la Fouly. A partir de là je connais, cela me permet de ne pas me faire prendre au piège car beaucoup de concurrents confondent Ferret et la Fouly, petite déception car il y a bien 30min entre les 2 points. La seconde nuit approche, on croise des personnes qui dorment par terre le long du chemin et on maintien notre petit rythme en discutant, personne ne double. La nuit commence à tomber quand je dois stopper pour une pause technique et laisser partir mon groupe. Je ressens soudain une envie subite de dormir mais je décide de continuer car la Fouly n’est pas loin. Seconde alarme dans la descente où je décide finalement de faire une sieste car on va attaquer une zone pleine de racines au-dessus de Ferret où la vigilance est de pair. Je m’allonge donc sur le bord du chemin avec mon téléphone comme réveil et m’octroie 10min de veille. J’entends vaguement les bruits de pas des groupes me précédant et essaie de maximiser au mieux cette pause imposée. Je rouvre les yeux pile à l’heure prévue, je ne sais pas trop si j’ai dormi mais heureusement car je me suis trompé dans la programmation de mon réveil que j’ai mis 1h plus tard … Ça va mieux pour la lucidité, par contre je me suis complètement refroidit et je ressors buff et bonnet pour me réchauffer. Ça ne va pas mieux du côté du genou qui peine à l’extension et qui se raidit un peu. Je mets ça sur le compte du refroidissement et repars tranquillement en sortant la frontale. Je connais le chemin à cet endroit, il me reste à peu près 20min jusqu’à la Fouly, le timing est bon pour assurer la barrière même en traînant comme je le fais et je prends la tête d’un petit groupe. Toutefois j'entame une petite monté et la fatigue ainsi que la douleur à l’arrière du genou se font plus insistantes. Je me dis que même en traînant je ne serai pas hors délais et donc obligé de continuer selon ma règle alors ça me donne du courage. Toutefois je commence de plus en plus à avoir du mal à marcher et mon petit groupe me laisse sur le bord de la route … je voie leur frontales s’éloigner et je m’aide des battons pour faire la dernière descente. Je commence à me rendre à l’évidence : même sur le plat ma jambe ne me permet pas d’avancer bien vite… ça gamberge … j’aperçois alors ma famille sur le bord de la route et ,tout en boitillant, rejoins péniblement la tente de ravitaillement en leur compagnie.
La Fouly-Mon lit la fin de l'histoire ...
Il est 21h09 (27h38 de course, 109,6 km, 6490d+), j’ai reperdu du temps sur mes prévisions mais je suis encore à 20min de la barrière horaire … Il me reste 14km jusqu’à Champex, un rapide calcul me dis que je n’ai pas le temps de dormir comme je le souhaitais mais surtout que j’aurais du mal à tenir la route jusqu’à Champex dans la forêt avec probablement pas de possibilité de faire la monté à cause de ma jambe . Je décide donc de m’épargner cette dernière épreuve afin de ménager mon genou bien gonflé. Clopin clopant je rejoins tristement la tente des abandons avant de retrouver mes supporters pour aller prendre un bon bain chaud et un bon repas !
Une préparation compliquée
Effectivement, comme l’a fait remarquer Vincent, cette année avait fort mal commencé. J’ai débuté par enchainer entorse et tendinite au genou gauche qui m’a fait renoncer au Vulcain et a repoussé le début de ma préparation à mi-mars. Sur mon plan initial j’avais déjà des 50km prévus à cette période, je décide donc de tout revoir et je repars sur un plan classique de 80k. Tout se passe bien jusque début mai où je renchaine sur une entorse à fontainebleau, le moral n’est pas au top et là je décide de gérer au feeling, d’alléger mon plan et d’être hyper prudent dans les descentes. J’investis dans des chevillières Zamst et je pars dans les Vosges pour me relancer ! Tout se passera bien jusqu’à l’UTB en juillet que je décide à l’avance de le faire en mode rando course et de stopper à 6000D+ toujours pour ménager la monture. Cette course se passera idéalement avec une météo exceptionnelle (départ en T shirt à 4h du mat !), j’ai pu y tester la petite sieste à la tombée de la nuit et tous les types de chemins rêvés, je stoppe au 76km pour 5800D+ ! Pas de séquelles après course et je décide de surfer sur la forme jusqu’à l’UTMB en rajoutant du vélo. Les semaines précédant la course, randos cool en famille pour découvrir les montées de la fin du parcours, depuis la Fouly jusqu’à la tête au vent.
Encore félicitations à nos 2 finishers et à GO pour sa CC. T'inquiétes pas Michel , on l'aura un jour ...
J-7
Quelques jours avant la course, la pression monte avec la mise au point de la table des temps de passage pour mes supporters (j’ai 2 scénarios entre 40h et 45h). La meilleure estimation me fait quand même fleureter avec la barrière horaire jusqu’à Courmayeur… il ne va pas falloir trainer. Je fais mes derniers achats au village du trail où je retrouve notre bande de meudonnais et assiste à une conférence sur la gestion du sommeil. Mes conclusions sont qu’au-dessus de 35h il faudrait idéalement placer 1 sieste de 15/20 min chaque nuit au moment idéal de « l’appel du sommeil » (quand on commence à bailler) pour rentabiliser au mieux. Bien sûr il faut que les conditions s’y prêtent, selon mes estimations, je prévois 15min aux Chapieux puis à Champex afin de profiter des structures de la course. Comme avant le départ d’un IronMan, on fait et refait 10 fois ses sacs, on réparti au mieux le matos et le ravito dans les sacs congélation, on optimise la moindre poche et puis on dort … 12h par nuit pour moi … pour faire le plein et repousser la dette de sommeil le plus loin possible.
Jour J humide ...
Après 2 semaines de temps magnifique, c’est une météo bien incertaine qui nous attend sur la ligne de départ. Il semblerait que les nuages guettent l’aire de Vangelis pour se déchainer ! Et 5 minutes avant le départ c’est le déluge ! Tout le monde sors son GoreTex (sauf Kolua) qu’il avait gardé au chaud jusqu’à la dernière minute, et le décompte commence 10 … 9 … 8 … nous sommes en queue de peloton et nous nous mettons tranquillement en marche dès le retentissement du « zéro » et la clameur qui s’en suit. Malgré la pluie les rues sont noires de monde, il y a des gens aux fenêtres, des enfants qui tendent la main, les encouragements fusent en tous sens … ça fait chaud au cœur et on oublie le stress et le mauvais temps pour profiter de ce moment qui durera bien 10min avant de pouvoir commencer à courir. 8 km très roulants nous séparent des Houches avec des chemins larges qui permettent de courir tranquillement et d’étirer la longue caravane avant la première ascension. Je perds Kolua de vue dès mon premier arrête technique, je ne le reverrai plus … Je suis le rythme du groupe et jongle avec le gore tex entre 2 averses car il fait lourd. La brume surplombant le lit de l’Arve déchainé et gris de boue donne un effet théâtral sur l’entrée aux Houches. Je ne m’arrête pas au ravitaillement car j’ai décidé de partir avec les 2L d’eau du Camelback qui tiendront largement jusqu’à Saint Gervais. Après la traversée des Houches, la première ascension emprunte de large routes et pistes de ski, la montée est facile, je sors les battons et il me faudra 1h15 pour gravir le 800m nous séparant du Délevret. L’ambiance et sympathique, il y a encore du monde sur le bord de la route, tout le monde discute sous la pluie battante, je croise même un concurrent déguisé en Sumo ! Les 1000mD- de descente sur Saint Gervais sont plus acrobatiques car le passage de 1800 traileurs a le même effet dévastateur qu’un troupeau de vaches . Ambiance cross, plus un brin d’herbe pour poser le pied, les battons sont d’un grand secours car dès qu’un concurrent cherche à descendre plus rapidement, il finit indéniablement sur les fesses … La nuit commence à tomber et la visibilité est très limité entre la pluie, mes lunettes pleines de buée et le halo de la frontale, il devient dur de distinguer les simples flaques des trous de boue ! Privé de repères visuels, je me concentre sur la sono de st Gervais qu’on entend au loin et qui se rapproche petit à petit. J’y arrive à 20h54 (3h23 de course, 20.9km 955D+) pile dans mes prévisions malgré les mauvaises conditionsJe trouve difficilement un petit coin à l’abri de la pluie pour remplir le camelback (note pour plus tard : dans de telles conditions, les bidons sur les bretelles du sac sont vraiment plus pratiques car on n’a pas à retirer le sac pour faire le plein). Je reste 15min comme prévu et je repars toujours sous la pluie. Je ne me rappelle plus bien le chemin jusqu’au Contamines car je suis resté concentré sur le petit carré de visibilité que m’offrait mes lunettes … petits incidents sans gravité : un petit bain de boue et la perte de la pointe d’un de mes battons .
Les Contamines-La Balme alléluia ...
Peu avant l’arrivée aux Contamines (22h54, 5h22 de course, 31.2km, 1580d+), la pluie cesse et le beau temps est annoncé pour le reste de la nuit . Heureusement ma femme est là et va m’aider à me changer pour partir avec des habits secs pour la nuit. J’essaie de ne pas perdre trop de temps mais ce sera la première dérive de mon planning avec 23min de pause au lieu de 5 (j’aurais dû inverser avec St Gervais). Je repars donc bien au sec, sauf les pieds qui m’accompagnent d’un joyeux floc … floc … nous empruntons un chemin très roulant jusqu’à notre dame de la gorge, mis à part quelques passagede boue totalement défoncés le long d’un torrent. S’en suit la montée jusqu’à la Balme où nous somme à la queue leu leu, le rythme est imposé sans moyen de doubler proprement, je reste dans la file en me disant que j’en profiterai plus tard. L’arrivé à la Balme est matérialisé par des guirlandes lumineuses le long du chemin ainsi qu’un gigantesque totem lumineux. Ai je déjà des hallucinations ? On s’attendrait pratiquement à voir surgir de petites fées mais ce sont de vrais bénévoles moustachus qui m’accueillent et m’offrent une soupe à déguster au coin du feu de camp monumental .
La Balme - Les Chapieux ça se complique ...
Je repars de la Balme avec 10min d’avance sur mes prévisions, on aperçoit au loin le bandeau lumineux ininterrompu des frontales qui marque la montée vers le col du bonhomme. Le chemin est plus technique et sinueux, légèrement glissant et surtout il est une nouvelle fois impossible de doubler sans prendre de risque, je reste donc sagement à la queue leu leu mais perd du temps sur mon planning … Je passe au refuge de la Croix du Bonhomme à 2h53 (9h20 de course, 44.8km, 2911d+), avec 5 min de retard sur mes prévisions. 5 min que je compte bien rattraper dans la descente. Toutefois elle s’avère plutôt technique car il y a de grosses ornières humides et beaucoup de monde chute en voulant prendre de la vitesse.Je reste donc vigilant et m’appuie dur les battons jusqu’à retrouver des chemins plus cléments. Toutefois, à mi-descente, mes pieds commencent à me faire souffrir et je ne peux pas courir alors que l’on retrouve un large chemin qui descend souplement vers les Chapieux. Finalement je perdrai 30min sur mes estimations dans cette descente et j’arrive à 4h03 aux Chapieux (50km, 2900d+). La barrière horaire est à 4h45 mais je décide de ne pas dormir comme prévu pour ne pas trop m’en rapprocher, d’autant plus que mes pieds me font vraiment souffrir et que ça m’inquiète pour la suite. Je reste donc 15min au lieu des 30 prévues et je repars en direction du col de la Seigne.
Les Chapieux-Arête Mont Favre le soleil...
Les 5 premiers km se font sur une route très propre qui permet de repartir sur un bon rythme de marche même si chaque pas est douloureux. Le serpentin lumineux des frontales indique le retour du chemin qui se fait plus raide mais très progressif. Je boucle la montée en 2h20 en doublant pas mal de gens pour arriver à 7h au col, pile pour le lever du soleil ! (13h28 de course, 60.2km, 3869d+). Nous y sommes accueillis en Italien pour admirer la vue grandiose sur le Mont Blanc et sur toute la vallée. Pause photo obligatoire pour profiter de la belle lumière avant de reprendre la route sur un chemin rapide. A mon grand regret, il m’est impossible de courir ou même trottiner, la plupart des gens que j’ai doublé dans la monté me repassent dans la descente vers le lac Combal. Nous sommes survolés de près par un hélicoptère de la course qui tourne autour de nous et, le temps d’un petit salut j’arrive au lac Combal avec 40min d’avance sur la barrière (14h22 de course, 65km , 3869d+). Je fais mes 15min de pauses réglementaires avant de repartir : soupe, sandwich, camelback. Encore une fois je note que des bidons seraient plus pratique car j’ai manqué de tout renverser sur un concurrent dégustant tranquillement sa soupe à mes côtés. En repartant, je ne peux toujours pas courir alors que le chemin est plat ! J’enrage et je force le pas en décidant de bien faire les montées pour limiter le retard jusqu’à Courmayeur ou je pourrai changer mes chaussures. Dans la montée à l’Arête Mont Favre (4.3km 457d+) je double une cinquantaine de personnes, tout va bien sauf les pieds et vu ma vitesse dans les descentes je commence à fortement m’inquiéter pour la suite : 8.7km 1200D-. Je me jure d’arrêter uniquement sur blessure ou hors délais et je commence la descente vers Courmayeur à 9h11 (15h40 de course, 68.9km , 4326d+) tout juste dans la limite haute de mes prévisions.
Arête Mont Favre-Courmayeur ça donne le tourni ...
J’arrive parfois à trottiner mais je ne peux toujours pas profiter du magnifique single roulant nous menant au-dessus de Courmayeur, j’arrive pile au temps prévu de mon estimation haute au Col Chécrouit à 10h (16h34 de course, 73.4 km) et j’en profite pour mettre ma montre à recharger car il ne reste que 4km jusqu’à Courmayeur. Oui mais avec 720D- !! Les premiers mettent 20min, nous mettrons 1h pour venir à bout de ce chemin très technique, en petits lacets très serrés avec de grosses marches ! Il me parait interminable d’autant plus que j’ai laissé la montre dans le sac, Courmayeur semble ne pas se rapprocher mais, miraculeusement, je commence à moins sentir mes pieds, je peux même trottiner sur la route à l’arrivée de Courmayeur à 11h (17h29 de course, 77.7km, 4337d+).
Courmayeur Nok ... Nok ... Nok ... ahhhhh
1H avant la barrière horaire ! je retrouve ma femme qui m’aide à me changer dans un petit coin du gymnase complétement bondé ! Lorsque j’hôte mes chaussettes, je vois soudain son visage se décomposer! Je n’ai jamais vu mes pieds comme ça, on dirait des crevasses sous toute la plante des pieds suite à la macération depuis les premières pluies. Les pieds ou dormir, je suis obligé de passer chez le podologue. Je suis un peu au ralenti, ma femme me donne mon ravitaillement et m’envoi manger en faisant la queue pour le podologue afin de ne pas perdre trop de temps. Sage décision car le temps d’avoir les soins et de remplir mon Camelback je ne repartirai à 11h52, seulement 8min avant la barrière horaire ! Je ne suis pas le seul à être au taquet, un concurrent essaie de sortir avec une assiette de pates mais se fait rattraper par l’organisation. Je ne stresse pas, il fait beau, mes pieds sont bien protégés, j’ai eu le temps de manger et surtout les barrières sont plus souples après Courmayeur dixit mes coaches, je suis remonté à bloc et j’en profite pour passer des coups de fil avant d’attaquer la dure monté de Bertonne : 5km et 800d+.
Courmayeur-Arnuva ça se re-complique ...
Il fait chaud ! Les gens s’arrêtent à l’ombre et font la sieste, on croise beaucoup de concurrents qui redescendent après abandon car sinon il faut aller jusqu’à Arnuva à 17km pour prendre les navettes de rapatriement à Courmayeur. La montée est vraiment dure mais je m’accroche et ne m’arrête pas. Je ressens parfois une douleur à l’arrière du genou droit lorsque je monte les marches en extension complète mais elle ne me gêne pas, j’arrive au refuge à 13h34 (20h de course, 82.4km, 5153d+), soit 4min d’avance sur mes prévision. J’en profite pour faire une petite sieste de 5min sur l’herbe car on nous indique que les serre file ne sont pas loin. Je repars ragaillardi surtout que les prochains kilomètres ne sont pas trop vallonnés. Les soins du podologue on fait leur effet et je trottine ! Le chemin à flanc de montagne est très roulant et tout va bien jusqu’à ce que je ressente une légère douleur sur le devant du genou droit qui persiste … je m’arrête pour changer ma genouillère de jambe car mon genou gauche tien parfaitement bien . Je repars en courant cette fois ci et je recommence à doubler des concurrents jusqu’au refuge Bonatti. Je croise un guide rencontré à Bovine la semaine précédente et nous échangeons quelques mots. La vue est superbe sur la vallée et sur les différents glaciers, je commence à faire mes plans jusqu’à la nuit d’autant plus que je suis encore dans mes estimations hautes avant de descendre sur Arnuva. Le chemin est encore long avant de descendre mais je conserve un bon rythme, il n’y a pas de difficulté particulière et la descente se fait attendre car on reste longtemps à 2000m. Heureusement car ma douleur au genou se réveille pendant la descente et je prévois de m’arrêter chez les kiné pour faire un strapping à la place de ma genouillère.
Arnuva-Grand Col ferret souriez ... flash ...
J’arrive à Arnuva à 16h45 (23h13 de course, 95.1km , 5538d+), j’ai repris 30 min sur la barrière. Je fonce faire la queue chez les kiné … c’est long, ils ne savent pas trop quoi faire avec les smptomes que je décris , ils se succèdent à 3 pour faire un semblant de strapping et je repars in extrémis à 1min de la barrière horaire ! Je finis de me rhabiller à 100m du ravitaillement et attaque fièrement le grand col Ferret avec mon nouveau bandage qui flotte déjà au vent ! La montée est plutôt raide (4.5km, 754d+) mais le moral est bon et il fait toujours beau. Je sais que mes supporters seront à la Fouly et je plannifie d’y faire une halte pour dormir un peu avant la seconde nuit. Encore une fois je double un grand nombre de personnes dans la montée que je fais d’une traite. C’est aussi l’endroit que les photographes de flashsport ont choisi pour nous mitrailler, les panneaux photos s’enchainent !
Grand Col ferret-La Fouly ça couine ..
Je bascule au grand col ferret à 18h44 (25h13 de course, 99.5km, 6292d+), avec 10min d’avance sur mes prévisions hautes. Pas le temps d’admirer le paysage car il fait froid et nous sommes dans le brouillard, il faut un peu chercher le chemin pour la descente et nous formons un petit groupe pour attaquer les 1000d- jusqu’à la Fouly. On trottine, on discute, on échange nos impressions sur la Suisse où nous venons d’entrer, encore une fois le chemin est roulant et permet d’avancer efficacement. Enfin le brouillard se dissipe et on aperçoit au loin la vallée de la Fouly. A partir de là je connais, cela me permet de ne pas me faire prendre au piège car beaucoup de concurrents confondent Ferret et la Fouly, petite déception car il y a bien 30min entre les 2 points. La seconde nuit approche, on croise des personnes qui dorment par terre le long du chemin et on maintien notre petit rythme en discutant, personne ne double. La nuit commence à tomber quand je dois stopper pour une pause technique et laisser partir mon groupe. Je ressens soudain une envie subite de dormir mais je décide de continuer car la Fouly n’est pas loin. Seconde alarme dans la descente où je décide finalement de faire une sieste car on va attaquer une zone pleine de racines au-dessus de Ferret où la vigilance est de pair. Je m’allonge donc sur le bord du chemin avec mon téléphone comme réveil et m’octroie 10min de veille. J’entends vaguement les bruits de pas des groupes me précédant et essaie de maximiser au mieux cette pause imposée. Je rouvre les yeux pile à l’heure prévue, je ne sais pas trop si j’ai dormi mais heureusement car je me suis trompé dans la programmation de mon réveil que j’ai mis 1h plus tard … Ça va mieux pour la lucidité, par contre je me suis complètement refroidit et je ressors buff et bonnet pour me réchauffer. Ça ne va pas mieux du côté du genou qui peine à l’extension et qui se raidit un peu. Je mets ça sur le compte du refroidissement et repars tranquillement en sortant la frontale. Je connais le chemin à cet endroit, il me reste à peu près 20min jusqu’à la Fouly, le timing est bon pour assurer la barrière même en traînant comme je le fais et je prends la tête d’un petit groupe. Toutefois j'entame une petite monté et la fatigue ainsi que la douleur à l’arrière du genou se font plus insistantes. Je me dis que même en traînant je ne serai pas hors délais et donc obligé de continuer selon ma règle alors ça me donne du courage. Toutefois je commence de plus en plus à avoir du mal à marcher et mon petit groupe me laisse sur le bord de la route … je voie leur frontales s’éloigner et je m’aide des battons pour faire la dernière descente. Je commence à me rendre à l’évidence : même sur le plat ma jambe ne me permet pas d’avancer bien vite… ça gamberge … j’aperçois alors ma famille sur le bord de la route et ,tout en boitillant, rejoins péniblement la tente de ravitaillement en leur compagnie.
La Fouly-Mon lit la fin de l'histoire ...
Il est 21h09 (27h38 de course, 109,6 km, 6490d+), j’ai reperdu du temps sur mes prévisions mais je suis encore à 20min de la barrière horaire … Il me reste 14km jusqu’à Champex, un rapide calcul me dis que je n’ai pas le temps de dormir comme je le souhaitais mais surtout que j’aurais du mal à tenir la route jusqu’à Champex dans la forêt avec probablement pas de possibilité de faire la monté à cause de ma jambe . Je décide donc de m’épargner cette dernière épreuve afin de ménager mon genou bien gonflé. Clopin clopant je rejoins tristement la tente des abandons avant de retrouver mes supporters pour aller prendre un bon bain chaud et un bon repas !