Bonjour les Meudonnais !
IM-PRE-SSION-NANT !
Entre le weekend où j'en ai pris plein les yeux et le retour "à la maison" où je découvre plus de 6 pages dans le forum, je ne sais pas ce qui m'a le plus bluffé !
A priori, vous connaissez bien mieux les temps que moi... Donc, je vais essayer d'éclaircir les "zones d'ombre" et les sensations du moment.
Pour commencer, pas de stress particulier (à part la chute de Pepette à l'entrainement samedi midi
), une bonne nuit de sommeil avant de se rendre au départ, c'est déjà ça de pris.
L'objectif étant de finir, je souhaite avant tout éviter les erreurs du MD de Troyes : vélo trop rapide, alimentation insuffisante...
15 min avant le départ, Pepette se faufile et m'entraine vers la plage... Sas 1h20 je crois, nous sommes en seconde ligne !
Je fais un peu le guignol pour faire passer le temps, et puis c'est le départ.
Ça part vite, j'ai l'impression de surfer sur les premiers mètres.
Je vois encore Pepette dans mes pieds, le soleil qui s'élève doucement sur Nice, je ne prends pas (encore) trop de coups... Bref, c'est le pied !
En me rapprochant de la première bouée, je décide de prendre large... et je vais rester large pendant un bon moment ! Sur le retour de la première boucle, je crois bien que j'ai pas mal de rab'.
Fin de la première boucle, je sors, j'en profite pour regarder autour de moi, prendre un peu la mesure de l'ambiance. Et je crois voir Pepette pas loin. Bon, ben, une tite pause s'impose
(http://www.onlinetri.com/photoIndex/course.php?course_id=110626_Nice page 5, sur la 7ème photo, on est en situation !)
Seconde boucle, je pars donc avec Mèl, je la perds dans le tas, je continue d'être bien large sur mes trajectoires...
Dernière ligne droite, 2 nanas devant moi à 10-15 mètres, je remets les watts. Gagné, j'ai retrouvé Pepette pour les derniers mètres.
La transition de 11min commence alors pour moi.
La douche, Mèl est déjà partie (et laisse tomber ses lunettes que je vais essayer de ramasser... Mais faire 2 mètres en marche arrière à ce moment là de la course, c'est aussi facile que de tenter une percée au sein de la mêlée du club de rugby local
)
Ensuite, c'est la remontée vers le parc, séchage, changement de tenue intégrale, "crémage", ravitaillement, et je pars enfin.
Le départ vélo se fait tranquille. Je ravitaille encore. J'estime alors mon retard sur Mèl autour de 4-5 min.
KM 20 enfin de la montée ! Un bon petit raidard pour enfin se mettre dans le rythme du vélo, et à l'occasion redoubler les gros rouleurs
La course est donc lancée, ainsi que la chasse à la Pepette, tout en restant souple... "Mou dans le dur, et Mou dans le Mou aussi" !
Le col de l'Ecre débute et j'aperçois enfin une silhouette familière au loin.
La jonction se fait vers le KM 51.
La montée se fait tranquille, beaucoup de monde dans les villages. C'est l'occasion pour moi de faire le pitre. Et on entend des "allez Mélanie" et même des "allez Pepette" résonner dans toute la vallée !
On approche du sommet du col, il commence à faire chaud, mais on grimpe bien. A 3 kilomètres, je m'autorise une tite sortie devant pour le plaisir.
KM 70, c'est le ravito perso... Je recharge les poches en compotes, je vire les barres céréales qui deviennent impossible à manger maintenant.
KM 80, premier coup de moins bien. J'arrive plus à manger, ni compotes, ni gels... Pepette semble en super forme.
KM 90-110, ça descend... Ça va mieux, mais je sens que va me falloir prendre grand soin de mon estomac.
KM 120, le fameux 1/2 tour, qui annonce le dernier tiers du parcours, le plus tranquille.
Voilà donc les descentes
La route est belle, mais faut faire attention aux furieux qui "sont durs dans le mou", et puis faut pas perdre Pepette dans les enchainements de virages
KM 160, fin de la descente. Le vélo commence à peser, et le petit vent de face n'arrange rien.
Petit moment de faiblesse quand un groupe "roue dans roue" me dépasse... Je m'y colle aussi
Un petit coup d’œil pour voir que Pepette suit à distance règlementaire, avec un regard qui semble accusateur... Pardon !!!
Mais c'est un arbitre qui va user de sa grosse voix pour me rappeler à l'ordre quelques secondes après.
Bon, va me falloir finir ce foutu parcours vélo... Mèl me fait de plus en plus grande impression.
La promenade, interminable... C'est interminable en vélo. Pourtant, je sens que c'est presque fini. Le marathon ne me fait pas peur. Je sens que je peux le finir.
Le vélo est posé, petit détour inutile par les toilettes (inutilisables à cette heure), changement complet, ravitaillement (ça semble passer
) , crémage, un gars embarque mes lunettes dans son sac vélo..., et voilà, encore une grande transition à mon actif.
Et c'est parti pour la CàP.
Ça part bien, j'en ai sous le pied, je ne sens pas trop la chaleur.
Les premiers ravito se passent bien. Une gorgée d'eau, une autre de boisson énergétique, une de coca, un quartier d'orange ou de banane, un coup d'eau, et ça repart.
Peu avant le 1/2 tour (km 5), j'aperçois Pepette dans l'autre sens. J'augmente un peu le rythme pour la rejoindre. Elle m'attend
Et c'est parti pour un petit duo qui va durer 10 bornes. J'ai la confirmation que Mèl est dans une grande forme, elle déchire !
Les 10 bornes approchant, je prends mon 1er gel. Mon estomac me rappelle qu'il est fragile, mais ça continue.
Le second tour commence. Pepette a toujours grande allure, mon estomac me réclame une pause... Les tétons s'y mettent aussi
KM 15, le ravito ne passe plus. Au 1/2 tour, je laisse Pepette poursuivre sa course. Je continue en marchant.
Au bout de 5 min, je reprends la course puis j'aperçois des secouristes... Je demande alors 2 pansements afin de résoudre mon soucis de tétons sensibles. Ça colle pas, on va user d'un moyen plus radical, avec la paire de ciseaux
Je repars enfin finir mon second tour. Je croise Pepette, toujours impériale.
KM 21 et troisième tour... Je sais que j'ai le physique pour courir encore un moment, mais il va me falloir faire des pauses pour laisser mon estomac suivre la cadence. C'est assez frustrant, mais bon, je peux pas faire autrement. Je sais que je vais finir, et je commence déjà à analyser ma course.
Je croise encore Pepette qui entame son dernier tour. Elle semble un peu plus dans le dur, mais ça tient toujours. Ça peut faire moins de 12h !
Dernier tour pour moi ! Un tour qui sera chargé d'émotions. Ça commence avec la "Rage".
Pour la p'tite histoire perso, avant de venir au triathlon, je pratiquais l'ultimate Frisbee, et je postulais à une place dans la sélection nationale. Alors que la plupart était d'accord sur le fait que j'avais le niveau, je me suis fait écarter au dernier moment par le sélectionneur parce que je n'avais pas le "profil physique recherché". Ce sélectionneur aura eu le mérite de me faire avancer entre le 32ème et le 37ème kilomètre
Cependant, la rage ne suffisant pas, il m'a fallu me résoudre à essayer de prendre un dernier gel. Et là, je pense que ce fut l'épreuve la plus dure de la journée. Appuyé sur une table de ravito, un verre d'eau d'un côté, le gel dans l'autre, j'en menais pas large. D'ailleurs, une bénévole a cru que j'allais faire un malaise. Je repars en marchant, puis, ça va de mieux en mieux. Le dernier 1/2 tour est en vue, je reprends la course.
Plus que 5 bornes, ça y est, j'ai le carburant pour finir, les jambes sont là !
Je reviens sur le ravito précédent, je repasse de l'autre côté pour saluer et remercier la bénévole, et je repars. Je galope en fait, je pourrais même galoper sur l'eau !
J'arrive sur l'avant dernier ravito, je ralentis, prends un verre et je sens qu'un bénévole me pousse en criant "t'arrêtes, continue !"
Je remonte un paquet de monde sur les 4 derniers kilomètres. J'entends le speaker au micro. Je vois l'arche d'arrivée au loin. J'ai des jambes de feu. La petite montée pour l'arche ne suffit pas à m’arrêter. Faut que j'aille "checker" le chrono ! Donc, en fin de course, mon passé de volleyeur a repris le dessus, et je fais un joli saut digne d'un vrai kangourou avant de passer la ligne !
It's done, yeah baby ! 12h 26 min
Ensuite, j'erre seul dans la foule. J'ai l'impression d'être pas trop mal physiquement, mais je ne peux rien avaler.
Neil me retrouve, et on part à la recherche de Mél'.
Ensuite, la soirée se résume avec le retour à l'hôtel, une sortie resto pour partager une assiette de pâtes, puis retour à l'hôtel pour le DODO !
Quelques remerciements pour conclure.
Merci Ben pour la préparation. Je sais que tu y as passé du temps, que je n'étais pas le seul, et qu'entre ton boulot et ta propre préparation, c'est pas évident.
Merci Neil pour le soutien logistique. C'est énorme ce que t'as fait pour nous.
Merci aux Hammond et à Bubuche d'être venus nous voir et suivre la course.
Merci à vous tous, les Meudonnais, de nous avoir suivi sur le forum, de m'avoir fait une tite place parmi vous, pour les conseils, les encouragements, la bonne humeur...
Et bravo à tous, pour vos exploits passés et à venir.