Hello,
Merci à tous
Voilà, à peu près comment ça s'est passé....
Après les fesses stringuées et tatouées de Lanza, les couguars siliconées de la prom , place aux gros mollets et belles bacchantes des cent bornard.
La village expo comporte plus de stand de saucissons et jambon de pays que d'exposants de matos.
Bienvenue à Millau.
Ambiance très relax au départ.
Pas la crainte de prendre des baffes comme sur un im, pas la montée brutale des pulses sur les 1ers mètres de nat.
La mise en route est soft.
D'ailleurs pour bien faire, elle devrait durer 70 km puisqu'aux dires des habitués "ça" commence à ce moment là.
Stratégie de course :
Garder ma pulse maf, le plus longtemps possible.
http://www.markallenonline.com/maoArticles.aspx?AID=4 Pourquoi la maf ?
N'ayant pas trop d'idée par où commencer la prépa de mon 100 bornes, je me suis dit que la maf était un bon trait d'union entre le triathlon et l'épreuve du jour.
J'ai calé dessus mes séances parce qu'après tout
"Et si préparer un 100 bornes pouvait être bon pour l'im ? "
Donc le curseur de la zarmaf est sur 138 .
Petite fantaisie rythmique, je vais aussi et le plus longtemps possible essayer d'appliquer la méthode Cyrano selon le rythme : 12' de course (soit env 2km) et 40 s de marche, ravitaillement ou pause pipi ( zarmanneken-pis jusqu'au 75em ) ...
http://jp75018.blogspot.fr/2011/05/lalternance-cource-marche-methode.html Voilà, on part tout doux, ça papote de partout dans le peloton, le temps est frais, le ciel clair, les moustachus poilus détendus du gland, la vie est belle, bonjour bonjour les hirondelles .
Kolua et moi partageons les premiers kms en discutant.
Une petite pensée pour Willy qui aurait du être de la fête
Km 7, les suiveurs attendent fiévreusement leur poulain, vélo sagement rangé sur le bas côté, panier garni décath au cintre.
Pendant qq kms ,c'est un peu le souk.
Route étroite, cyclistes peu habiles , faut faire gaffe.
L'aventure partagée avec El Jibe commence vraiment à cet instant.
Le parcours débute par une boucle Millau/Millau de 42km, plate selon les organisateurs, vallonnée selon mes mollets.
Je suis bien dans les clous à 9,5 km/h
Sans déconner, qd vous faites un footing à 9 à l'heure, vous n'avez pas l'impression que vous pourriez le faire indéfiniment ?
Alors justement, un des truc qui m'attire dans cette expérience, c'est de voir à quel moment , il va se passer quelque chose...
Le marathon initial terminé, le parcours est désormais un aller retour Millau/St Affrique.
Il est annoncé comme redoutable.
Je dirais monstrueux.
Jibe est aux petits soins comme un vrai St Bernard
mais m'annonce de la pluie pour bientôt.
Elle intervient alors que je suis dans la première des 4 bosses au 45em
D'un coup, c'est une pluie torrentielle et un vent d'enfer .
L'apocalypse selon St Jean baptiste.
Je suis bien dans ma bulle , gardant ma foulée rasante et oecuménique.
Je me bidonne un bon coup en voyant Jibe revenir à ma hauteur dans la côte, avec son poncho imperméable transformé en parachute.
Sur le plan ravito :
De mélange maltofructose, on passe à la soupe chaude; ça passe très bien.
La pluie va durer 4 heures environ .
4h pendant lesquelles petit à petit , inexorablement, notre conversation va se muer en monologue de Jibe.
Le temps, les kms, la météo , le relief font leur oeuvre.
85em
On y est.
C'est dur.
Oui, ça a été de la rigolade jusqu'à maintenant.
Bien plus facile qu'un im .
Pas de stress de soucis mécanique à vélo, pas de peur de chute, pas de transition à prévoir .
Le ruban de goudron à suivre en respectant les pulses , en se freinant même tellement parfois l'envie de "vraiment" courir est forte.
Illusion.
Le 100 borne est linéaire.
Linéairement inéluctablement martyrisant.
L'inconfort va durer vraiment 10 bornes pendant lesquelles je quitte le mode cyrano car les départs après les marches sont trop douloureux.
Je cours maintenant moins vite mais je cours tout le temps.
Jibe me maintient la tête hors de l'eau , par ses conseils , par sa positive attitude, par ses incitations à ravitailler et par ses conneries.
La litanie de tout les formules motivantes me passent par la tête.
Quelques idées noires aussi.
Ce foutu pont qui ne se rapproche pas.
Ce foutu panneau du 95e
etc etc
Ces moments de course que nous avons tous ressentis, ces moments qui nous rapproche, je suis fier et heureux de les avoir partagé.
De St Bernard à Cent bornard, il n'y a qu'un pas.