Cozumel !!!
¾ d'h de ferry (glups….merci à mon estomac d’avoir tenu le coup…)
On y est mon gars et c’est que du bonheur !
Installation au bed and breakfast réservé par Stefani, la copine de cyril, habitant au Mexique et qui sera votre envoyée spéciale le jour de la course-on y reviendra…
montage des vélo .ça roule, on assure comme des bêtes.
Côté sport pendant les trois jours avant la course, nous nous contenterons :
- d’une reco du parcours vélo : plutôt rassurante . Ok, il fait chaud, ok ça souffle mais c’est plat tout plat et le revêtement est de bonne qualité . Allezzz, On en voit le bout, on envoie le bois. Une envie d’écraser les pédales, pendant la reco , je te dis pas…
-de deux petites natations pour reprendre contact avec l’eau et jauger l’état de l’épaule. Douleur au retour aérien mais pas trop sous l’eau . ça peut le faire, ça doit le faire, ça va le faire…. Parce que qd on est fort…
-d’ un petit footing à 10 à l’heure un soir, un peu pénible d‘ailleurs -on venait de s’enfiler chacun un poulet rôti …. 7h de décalage horaire ne s’assimilent pas aussi vite que ça et nos horaires de repas, c’étaient un peu n’importe quoi …Ce ptit poulet cuit à la broche , dans un bouiboui local, avait le goût de l’exotisme, de la bonne humeur, des vacances entre potes , un ptit gout de gagnant du loto quoi.
C’est la belle vie.
Cyril et moi ne perdons pas une occasion d’arroser ça d’une petite corona.
A tel point, qu’on oublierai presque que Dimanche , y a un truc.
Non… quand même pas…
Mais c’est clair qu’ on y va sans pression négative.
Qu’on se le dise, Le meudonnais est serein sous les tropiques .
Dimanche 27 Novembre, 5h du mat,
Nous sommes dans le parc et c’est toujours trop bon .
Gonflage, Marquage, crémage
et plouf…
Plouf…et tsoinnnnnnng
Le coup de sirène retentit.
L’Ironman de Cozumel 2011 vient de débuter et Cyril et moi, eh bin, on y est !!!!
Départ sans prendre de risque pour ma pomme.
Je prends large les bouées pour éviter les contacts.
Ça se passe bien .
Le parcours est un rectangle le long de la plage.
Départ au milieu de la longueur, (tu me suis ?)
1ère ½ longueur contre le courant ouille ouille, mais bon, je ne me tape pas la honte de nager avec mon maillot rose à la piscine de meudon, pour des prunes alors je m’applique tout bien comme y faut pour prendre de l’eau.
Longueur totale courant favorable « put..mais qu’est-ce que j’ai fais comme progrès en glisse cette année, je suis monstrueux «
Et dernière demi longueur contre le courant « naaaaannnn, j’ai pu d’bras »
Entre tout ça, je surveille du coin de l’œil si une silhouette ondulante en maraude ne viendrait pas des profondeurs goûter à du triathlète. Autant dire qu’à ce moment là, je fais tout mon possible, pour ne pas ressembler à un poisson blessé.
Ça doit marcher puisque je sors de l’eau en largement moins d’1h08 ( 1h07’58 en cassant sur la ligne )
T1
P2
Vroum
Bonne nouvelle , j’ai toujours ma montre.
Mauvaise nouvelle, elle affiche triple zéro à la case capteur de puissance.
Grrrr….
Tout en la bricolant pour réinitialiser le capteur, je commence à remonte la file indienne des mecs qui se croient Samedi matin à Longchamps.
Tout plat, donc pas de difficultés pour faire la différence , évidemment, ça favorise le rapprochement mais qd même c’est un peu abuser.
Les mecs se font même le petit signe en pointant le doigt vers le sol pour indiquer qu’il va y avoir un petit trou. Ça doit être sympa cette cyclo.
Ça dure un petit moment 20 30kms.
Entre temps, j’ai passé Cyril , échangé le ptit mot qui va bien.
Le monde à l’envers, c’est lui qui me dit « bien nagé » mais c’est vrai que je suis content de le voir si tôt. On se souhaite une bonne journée. Ciao amigo.
La situation finit par se décanter pour laisser place à de grandes portions de solitude, lignes droites infinies, la mer d’un côté, avec de gros rouleaux et la végétations de l’autre. Un végétation assez dense , bien verte et assez basse. Du genre qui a l’habitude de prendre le soleil, le vent et la pluie.
Le soleil ne fait pas semblant de cogner
Heureusement, les ravitos sont en parties constitués de bidons d’eau avec des glaçons dedans. J’en prends deux à chaque poste pour m’arroser la tête et les épaules.
Question liquide, l’orga propose du gatorade qui de l’avis des spécialistes n’est pas une boisson énergétique mais plutôt générique. Ça ou du tang, il parait que c’est kif kif… Mais comme il y a plusieurs parfums et que les bouteilles sont bien fraîches, c’est plutôt agréable.
J’ai décidé question solide d’être autonome en portant toutes mes power bar.
Le vent lui non plus ne rigole pas.
Les petits gabarits font de grands écarts sous l’effet des rafales et il faut être bien vigilants en dépassant. Ça souffle en permanence, c’est bien usant. Les watts s’envolent dans les rares faux plats montants , vent de face.
La pluie : on verra ça plus tard…
Donc, 1, 2, 3 tours.
Grosse lassitude en fin de parcours, 100% de position aéro, ça fait mal aux avant bras sur les reposes bras, mal aux fesses car très peu de changement de position et mal aux cannes.
Las mais pas fracasse, je pose en 5h15 pour les 180,2km selon l’organisation et je ne sais pas combien selon mon garmin qui décidemment….
T2 sénatoriale de 5’.
Je pars sur le marathon après 6h30 de course.
6x7km en aller retour sur la route.
« Rien n’est fait, Tout reste à faire, chaque foulée rapproche de l’arrivée »
Le temps d’un semi couru en 1h50 , je crois pouvoir tenir sur les bases de 3h40, un peu plus un peu moins.
Chaque passage, sur le tapis, est dédié à quelqu’un.
Il fait super chaud.
Les ravitos fournissent des glaçons que j’enfile sous la casquette , dans les poches dorsales de mon maillot. Je teste aussi les glaçons dans le cuissard, devant derrière, sur les côtés de quoi refroidir les harder…
Pepsi à chaque ravito.
Et puis d’un seul coup, il se met à pleuvoir.
Fort
Très fort
Des trombes.
Il fait sombre, un mur d’eau s’abat sur nous pendant une heure environs.
C’est plutôt agréable -en tout cas pas désagréable du tout. La flotte n’est pas froide , au contraire.
La température baisse un peu, c’est tout bon.
Cependant, l’eau a du mal à s’évacuer et reste sur la chaussée.
Petit à petit à certains endroits elle monte…
Pour atteindre 20, 30 cm à un carrefour .
Surréaliste de courir , marcher plutôt avec de l’eau à mi mollet .
Je passe le semi donc en étant toujours dans les clous d’une bonne course à pied.
Régulièrement, Cyril et moi nous croisons. Il a belle allure.
J’essaie d’évaluer le temps ou la distance qui nous sépare mais le calcul mental après plusieurs heures d’effort se révèle impossible. Je sais qu’il est derrière …et pas loin.
25emkm, depuis peu, qq chose se détraque.
Je n’avance plus, j’ai trop chaud, j’ai une pointe sous les côtes…
Le voyant rouge s’allume.
Allo Houston, nous avons un problème…
Vomito.
Aïe.
Il reste 17 bornes
J’essaie de ne pas m’affoler mais ça sent le pâté.
Je marche ,je suis furieux, dépité.
Ça dure 4 5 km pendant lesquels j’essaie de rester en course, surtout mentalement, de garder à l’esprit que ça peut aller mieux .
Je croise Cyril encore une fois, lui fait signe que je coince…
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« Comme un mantra…. »
Depuis le début de la semaine, « quand on est fort, on est fort » est notre credo.
Comme un mantra… ce refrain ….à chaque occasion …« quand on est fort….on est fort »
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Je croise donc Cyril.
« je coince… »
De toute son énergie de running meuchiine, il m’envoie un tonitruant « NON, TU ES FORT!!!! »
Clic….
La machine repart.
Je trottine.
Je finis les 12 km restants de mieux en mieux.
4h07
Un peu déçu de ce chrono à pied.
Mais tellement content d’être sorti du trou .
Je passe la ligne très heureux, suis accueilli par Stéfani qui me fait part de l’histoire de la puce , de son inquiétude, de la votre. Le truc à la noix, cette histoire. Désolé.
Mais promis, j’ai passé la journée avec vous.
Le reste, c’est l’arrivée de Cyril, la joie partagée, l’euphorie de vous lire de retour à notre chambre.
L’envie de recommencer.