Lanza 2012
C'était chouette.
Mardi 15 J-4
Aéroport d'Orly.
Bonne surprise , je passe les formalités d'enregistrement des bagages sans avoir à m'acquitter d'une quelconque taxe pour le bagage vélo.
Stéphane a moins de pot puisqu'il y a droit lui...hi hi hi.
"Dig dong...
...le passager Dubuc est prié de se présenter au comptoir d'enregistrement des bagages..
On s'excuse , on a oublié de vous faire payer la taxe etc etc ..."
75 euros
Grr...
Zen.... c'est les vacances.
Arrivés sur place,nous sommes tout de suite plongés dans le bain.
Dans le bain marie puisque la température approche les 40°.
Youpi, nos vélos ont pris le même avion que nous ...ce qui ne sera pas le cas pour tout le monde.
Certains concurrents recevront leur matériel la veille de la course.
Petit tour sur la plage.
Plage où l'on découvre que le tatouage de mauvais gout sur fesse stringuée semble être un must...
Fée clochette, petite sirène, portrait d'indien ou cabot molossoïde -surtout que ça ne donne d'idée à personne - , tout est bon a mettre sur le c.. de l'ibère libèrée.
Les mecs ne sont pas en reste puisqu'il y a de l'ethnique à tour de bras et du coup à chaque tour de bras , de l'ethnique.
Aaahhh..... enfin quelques logos ironman sur de glabres mollets.
Ouf...nous sommes sur la bonne île.
Pas celle de la tentation mais bien sur celle du diable, ce qui finalement reviens unpeu au même.
Le temps passe vite et c'est déjà l'heure de la bière.
Mercredi 16. J-3
Au programme,une petite sortie de 2h 2h15 grand max "juste pour tourner les jambes ".
Stéphane en profite pour nous montrer les qualités du dérailleur électrique qui permet en côte de passer du grand plateau au petit plateau au grand plateau au petit platCRAAACKK...
Chaine tordue et coincée à mort en pleine pampa...
ça pourrait bien sentir le pâté cette affaire....
Mais non.
Nous nous trouvons à 5 bornes de la Santa
La Santa : petite bourgade de 300 habitants à tout casser, un maxicoop, un troquet .....et un magasin de vélo.
Non... pas UN magasin de vélo...
LE magasin de vélo .
Le magasin ultime,
le paradis du rouleur,
la crême du matos,
la quintessence de l'aéro,
Odlo et zipp à tout les étages
et surtout, surtout des mécanos hors pairs et très conciliants.Heureusement, car une fois de plus , nous n'avons pas un sou en poche.
L'affaire prend qd même une bonne heure et demi pour se décanter (Copste, qd il appuie sur les pédales , fait rarement semblant alors qd la chaine se coince, elle se coince )
Retour à la casa 4h30 après notre départ et même pas de soupe à la grimace. Les filles en ont profité et ont eu plus de temps pour faire des emplettes .
Donc tout va bien.
Steph est bon pour payer sa tournée .
Hips.
Petite nat l'aprem .
L'eau est bien claire.
On reconnait Clochette a environs 50m, c'est dire.
Footing du soir plein d'espoir sur une simili promenade des anglais, parcours de la course.
Jeudi 17 J-2
NONO, LES DOSSARDS SONT A RETIRER 2 JOURS AVANT LA COURSE.
Donc, on y va.
La qualité du sac ironman semble inversement proportionnelle au prix des inscriptions.
(trop dur la crise sans doute )
Reconnaissance d'une bonne partie du parcours vélo en voiture.
En voiture, ça parait toujours plus dur que ça ne l'est en réalité.
Sauf là.
Ça sera encore plus dur à vélo.
Vendredi 18 J-1
Le sport national depuis notre arrivée consiste à essayer de se connecter.
On y joue toute la journée.
L'occasion de constater à quel point nous sommes tous addict.
Petit tour à vélo .
J'en profite pour faire qq derniers réglages.
Dépose des vélos et des sacs au parc.
Les sempiternelles mêmes interrogations sur le contenu des dits sacs dans lesquels immanquablement , on finit par trop mettre.
Samedi 19 :
5h La journée commence mal avec la nouvelle du dns de Nono.
Me....
Mélange d'incompréhension et de stupeur.
J'imagine la déception de Tinono.
Nous avons fait nos prépas respectives en parallèle et le savoir resté à quai fout bien les boules.
Allez , un criquet , ça rebondit plutôt pas mal donc, il se refera la cerise un autre jour.
Préparatifs dans le parc :
-le grand classique du mec qui fait péter son boyau à le gonfler comme un bourrin
-la queue aux latrines
-les odeurs d'embrocation qui me rappellent le bureau.
La sono balance "What a wonderfull world" pendant le compte à rebours.
J'aime bien ce moment, concrétisation de semaines et mois de prépa.
Même si on fait tout pour, on a qd même du bol d'être là.
Tsoing.
Comme d'hab, la bagarre dure 500m , le temps pour chacun de trouver sa place dans le traffic et ensuite , faut rester dans le train.
Pour une fois, je ne m'ennuie pas, ni ne m'endors .
Je ne risque pas : les deux séances de nat pré-compétition en combinaison m'ayant déjà bien entamées la peau du cou, la rotation de la tête pour respirer est pour le moins jouissive.
L'eau salée permet de laisser complètement les jambes au repos et je me demande alors bien à quoi ça sert de se taper des longueurs de battement.
A mi parcours, je sors avec une australienne.
1h03'40" personnal best et en plus, il parait qu'il y avait bien la distance.
Drag short power !
T1 mégalongue, pentue et sablonneuse.
Sortie du parc 1h10
Pile poil dans l'objectif
Le vélo :
On va voir du pays, le parcours nous faisant passer partout dans l'île
Rien à voir avoir avec certains tourniquets aseptisés.
Lanza est une belle course.
Belle mais dure.
Dès le début du périple , les watts s'envolent aussi vite que des promesses électorales.
Il faut vraiment se calmer, ne pas vouloir passer une côte trop vite car de toute façon, il y en aura immanquablement une autre qq secondes plus tard.
Bref, il faut accepter de passer du temps sur le vélo.
Mou dans le dur et dur dans le mou.
Sauf que même en y allant mou, c'est encore un peu dur.
Faux plat interminables, revêtement papier de verre gros grain - velour bavarois où es tu ?
-je m'arrête même pour vérifier que je ne suis pas crevé de l'avant tellement j'ai l'impression d'être scotché.
Sans parler du vent....
Un truc de dingo.
Bien sur, parfois, on a dans le dos et là, ça envoie sévère.
Pas trop de descentes techniques mais malgré tout , qq sueurs froides à certains endroits où le revêtement est par trop scabreux.
Même pas une mise en garde peinte au sol pour annoncer les plus gros trous , c'est parfois limite.
Je repousse le plus possible les images de steack haché que provoquerait une chute dans les bas côté de lave déchiquetées(teuses).
Les paysages "sont à couper" le souffle,
les montées " " les jambes,
et les tricheurs " " le parcours.
L'affaire se termine en un peu moins de 6h.
A un bon 1/4 d 'h du chrono envisagé mais n'ayant ni eu l'impression de chômer, ni de puiser dans les réserves, j'ai le moral pour débuter la càp.
T2 .
Malheur à celui qui n'a pas mis de chaussettes à vélo. Le sol est brulant.
Ça cogne dur sur le bord de mer
Et c'est parti pour la càp.
Une boucle de 20 et deux de 11, sans un pet d'ombre. C'est sur qu'il va y avoir de la casse.
L'objectif est élevé : entre 3h30 et 3h40 mais la prépa a été faite pour ça.
Et sans fanfaronnade, j'ai confiance.
Tout va bien pendant le 1 er semi couru sur les bases préétablies qui oscillent entre 4'45" et 5' en fonction des faux plat et surtout du vent, tantôt dos tantôt plein nez.
Ravitos au coca tout les 2kms.
C'est dur, c'est bon, je m'éclate quoi.
J'essaie de bien rester concentré sur ce qu'il y a à faire, comment optimiser le moment présent, comment faire pour que ça aille bien, la foulée, le ravitos, la positive attitude...
ça fait passer le temps.
A chaque tapis, j'entends le bip de mon passage. Je m'amuse à penser que je ne vous referai pas le coup de la puce .
Déception, quand peu avant la fin du semi, je croise Copste qui marche.
Pas de rivalité du tout entre nous. Juste l'envie de voir l'autre bien faire et si possible l'y aider grâce à l'émulation et la complicité qui nous unit dans la recherche de la perf du jour.
Le soleil a beau se planquer de temps en temps derrière un petit nuage, c'est le cagnard.
Je crois dur comme fer que je vais tenir.
Malheureusement, ça ne va pas durer.
Un ravito autour du 25 a du mal a passer.
Le dégout du coca s'installe.
Je connait trop ces signes pour ne pas déjà savoir ce qui se trame en coulisse....
Quelques hectomètres plus loin , tout repart au caniveau.
Je trotttine encore mais ne peut repartir en courant sur la dernière boucle.et franchis les fatidiques 30e vomissants...
J'essaie bien d'alterner marche et course mais chaque effort se solde par une nausée qui petit à petit épuise le peu de réserve énergétique qui me reste.
11 km de marche , 1h48 , c'est un chemin de croix douloureux.
Ah, elle est belle la délégation meudonnaise.
Je me promets le soir même de ne plus faire d'im.
Le lendemain, je suis déjà dans le calendrier.
Oui Lanza 2012, c'était chouette.