UN MUST ABSOLU....
....pour qui aime le vélo, l'endurance, l'adversité, ch'Nord, les grandes classiques.
Ca a été une grande journée hier, d'abord le plaisir de rassembler notre quartet à Busigny pour le lancer sur le Paris Roubaix Challenge (comme à peu près 5000 autres cyclistes sur les 3 distances, dont le 172k ou nous nous inscrivîmes), et surtout d'aller affronter les secteurs pavés de réputation mondiale (il y avait largement plus d'étrangers dans les pelotons).
Le temps a été clément, la météo annonçait un déluge de pluie digne des grands millésimes et le soleil nous a accompagné tout du long. Ca roulait franc sur le bitume, il y avait du niveau et je dois avouer qu'on a pris quelques roues pour foncer à 40+.
Tout le bon, le dur, l'expérience, le plaisir un peu maso est sur les secteurs pavés.
Caracoler à fond sur le haut de pavé pour lisser le chaos tantôt de granit, tantôt de pierre bleue est sans aucun doute le meilleur moyen de s'en sortir....encore faut-il avoir les jambes (curieusement elles se dérobent au fil de l'épreuve), les mains (gare aux ampoules), le champ libre (vrai ça met du temps à décanter), le matos (pas de bidons, pneus type gravel de 28 mini pour ne pas pincer), les guts (slalomer entre les lignes pour doubler demande un peu de témérité), mais alors quand les conditions sont réunies c'est extra. Nul doute que la pratique du VTT nous a aidé à garder le contact avec les locaux, en l'occurrence nos amis belges qui sont là chez eux.
Et puis il y a la tranchée d'Aremberg.
Mythique. Monstrueuse. Paralysante.
Au moins une fois dans sa vie il faut l'avoir vue se profiler au loin quand on longe le puits de mine de Wallers, avoir senti le vélo danser sous soi sur les pavés glissants, avoir rattrapé les trajectoires improbables voire suicidaires, déjoué les embûches des vaincus à terre ou au pas, serré les dents aux soubresauts de la bécane sur la chaussée désunie au possible.
Mais alors quand vous avez fini ça, fourbu, secoué, indemne, vous exultez. Et reviennent en mémoire toutes les images héroïques des grands champions qui eux auront vécu l'enfer pour l'emporter ou perdre, c'est selon.
En 52k de secteurs pavés on a le temps de déguster, de s'aguerrir aussi, et l'arrivée sur le vélodrome après la punition du trafic urbain roubaisien est aussi un grand moment partagé avec Dom et Dub. ET nous a rejoints un peu plus tard, je crois que nous avons tous apprécié cette épreuve, d'aucun regrettant la pluie qui aurait fait de nous de véritables spectres maculés de boue...pour une prochaine édition?
La trace est sur strava, avec un peu de logistique ça doit être bon à faire hors course pour avoir un peu de champ libre sur les pavés.
l'an prochain si l'on parvient à s'organiser ce sera Milan - San Remo....