zarma a écrit: Allez, un ptit cr
!
Le Ventoux c'est du Tri comme je l'aime: plus qu'une course, une petite aventure, une découverte. Nan, j'ai pas dit que c'est un découverte (purée...) ! C'est un LD, l'un des derniers en France, enfin... un LD+ : j'ai mis que 30 minutes de moins qu'à Roth
...
Ca y est, les bases sont posées ? Alors allons-y
Outre sa durée, le Tri du Ventoux emprunte à Roth le coup des deux parcs: seul, abandonné par mon club
et 20 kilos au dos, j'ai donc roulé samedi aprèm' 8 bornes d'un prologue mistralisé augurant du pire. Au retour, le vétéran de l'épreuve qui m'a pris en stop (ah ben oui...) en a profité pour nous prédire l'apocalypse au sommet, genre 2 degrés et grêle; m'enfin bon si pépère il y va hein...
Là s'arrête la comparaison avec Roth parce que côté orga, c'est plus le charme des premières fois que la diabolik effikacité bavaroise : je me demandais dans la file de la pasta comment ils arrivaient à nous faire poireauter 20 minutes à 300 contre 30 secondes à 3000
(Réponse: c'est pas un self !) Mais bon, Orange et les orangeades sont fort avenantes cependant que la joie fébrile du président barbu organisant son premier tri efface les atermoiement horaires du briefing.
Dimanche 4h30 : une paisible nuit s'achève en préparation de sandwich spécial sommet (ravito perso). Point de ronflement carcassonniens, point de "blagues" à Zarma - mais point non plus de cette douce quiétude virile que dégage Kolua
Que l'hôtel de Provence (le plus proche de la gare...je recommande) en soit remercié - et pour la garage, et pour la housse; non vraiment, je m'en veux d'avoir aspergé de café la petite nappe
Quand on déboule de la navette il fait encore nuit; au moment du départ aussi; or les (deux) bouées sont modestes... bon, je critique, je critique, au moins la flotte est bonne et pas... nar-bonne
(désolé); presque la température de mon traditionnel lâchage pré-course ! Cette gravière est à température amniotique: je l'intitulerai
La gravière amniotique (c'est pas Houellebecq qui trouverait un titre pareil) 53 minutes, un lever de soleil et moult erreurs de navigation plus tard je sors sans trop tituber persuadé que j'y ai passé plus d'une heure mais vu qu'on a vraiment nagé n'importe comment et en plus pas fort à mon avis y'a moins que 3000 - m'enfin bref on s'en f*ut !
Là faut prendre les manchettes parce qu'y fait frais - et de préférence des molletonnées plutôt que celles offertes (bonne idée) en version "Greta Garbo" (pas bonne idée) par l'organisation. Le départ vélo a de quoi angoisser vu qu'il vente méchant dans les vignes, qu'il y en a pour 140 bornes et que déjà se dresse la silhouette du Monstre
(et y'a qu'une quinzaine de meufs pour agrémenter cette longue route )--Ellipse!--C'est Malaucène: au ravito du pied de l'Epreuve, j'écoute à moitié les sincères encouragements du staff MTC en me rappelant les conseils de Star Trek tout en hésitant à échanger ma gourde du ChTriman - ah ben non je vais lui filer la GoSport, tiens ! Il avait raison (Star Trek) : ça monte sec entre 8 et 11% mais y'a de substantiels répits à 3~4 et un bon revêtement. Enfin, la vérité c'est que moi qui suis un des derniers à abandonner la plaque en Chevreuse, j'use pour la 2e fois en 2ans les dents du 34 et m'auto-réjouis d'avoir descendu le triple alu de préférence au CR1 en Cosmic !! Je chiffre ma progression en Ballons d'Alsace restants (y'en a 2 en longueur, 3 en dénivelé
) et finis par atteindre le graal du sommet dénudé (NB c'est le sommet qui est dénudé) en laissant ma petite âme tendre et flottante voguer vers les affres de la càp à venir. (Au fait y'a un paquet de photographes sur ce tri, et des non-officiels j'ai l'impression) Le Ventoux tient ses promesses de panorama, c'est 360° entre Alpes et Provence mais trahit inespérément son nom: pas de vent ! C'est géant
(...de Provence), j'ai une pensée pour les forçats du Plessis et décide de m'arrêter 10min manger mon jambon beurre.
La puuuure descente sur Bédoin c'est soixante sur les freins en souriant à la foule qui monte (c'est une autoroute à grimpeurs - y'a même une course dans l'autre sens apparemment); je manque d'enquiller une Mercos suisse dans un virage (de derrière, je veux dire !) mais telle un ange gardien une orange moto d'orga m'ouvre la route tout du long; auraient-ils remarqué que j'ai oublié de changer mes patins (de freins) (oups) ! Bon ben de là le gars il est content parce que même en cas d'abandon, il s'est fait le Ventoux, hein, et en plus le retour file droit entre les chais par de soyeux faux-plats où je n'ose imaginer les excès d'un K sur son K...
(exploits sur la route, pas dans les chais)Etrange, donc, qu'en de si bonnes dispositions j'aie pu me chauffer au parc avec une arbitre qui m'a refusé le passage sous la barre à vélo, suite légère erreur de côté alors que j'avais déjà marché plus et pas moins, à une demi-heure de l'arrivée des premiers... Encore heureux qu'elle m'ait pas verbalisé à poil au moment où je passais du moulant au baggy (7 minutes de T2 comme à Roth... mais ça fait du bien) !
La course à pied en résumé c'est 2x15 touristiquement chouettes (et je garde l'arrivée pour la bonne bouche), dramatiques (le gars de devant disqualifié pour combi ouverte), guerriers (il a failli frapper l'arbitre), folklos (surréalisme nanoukien au PK10: à droite, un bateau encalminé en cours de ferme avec derrière, euh, une autruche; je tourne la tête à gauche: deux lamas ! J'avise le sol... pour éviter in extremis le tuyau en travers (pour abreuver l'autruche ?)); mais surtout, ces 30K sont, ben euh... longs et "gratuitement" vallonnés - je m'explique: avec le Ventoux comme point d'orgue de l'épreuve, c'était peut-être pas la peine de rajouter quatre doses de colline tape-cul à pied, si ? Ils nous ont même collé une montée d'escalier...
J'ai voulu mon LD, je l'ai eu : 30k après un parcours vélo où il est impossible de
toujours s'économiser, c'est long; mais bien; mais long... Moyennant du 9 à l'heure j'ai surmonté un bon coup de mou sur la fin et me demande encore comment j'ai pu siroter un gel à quelques mètres d'un concurrent qui zarmait copieusement dans le fossé...
L'arrivée grandiose n'a pas d'équivalent: ils ont obtenu le droit de poser la ligne sur la scène du théâtre d'Orange; oui, LA grande arène romaine où la foule en délire acclame votre arrivé titubante sous la statue d'octave au pouce levé ! Enfin de foule pour moi il n'y eu guère, la marée bleue explorait le bitume en banlieue parisienne (quelle idée)
* * *
Après chuis reparti au train faire la sympathique connaissance du 21e de l'épreuve en réalisant que tiens, quand je pense à l'énôrme épreuve "
psycho-motrice" que furent les 5 jours de Roth, là je me suis pointé en touriste la veille pour quasi la même durée et tout va bien, j'ai boulot demain, à vous les gamins !
(B.L
aka Z.T)